Le futur de l’Algérie passe par les ports


Angelo Fusco. Directeur commercial à Fincantieri

Le chantier naval est stratégique pour toute économie industrielle. Que pensez-vous de l’Algérie dans ce domaine ?
La vocation maritime de l’Algérie est une nécessité et donnée naturelle : son trafic commercial et ses liaisons économiques et culturelles avec l’Europe transitent par mer, donc le futur de l’Algérie passe à travers son système de ports. Un système de ports développé ne peut pas exister sans le support d’une structure de construction, de réparation et de maintenance navales. Un chantier naval emploie une quantité de main-d’œuvre considérable, dont la majorité ne nécessite pas de spécialisations complexes. Le chantier naval est un catalyseur pour la petite industrie locale qui évoluera vers une structure technologiquement plus avancée grâce aux activités en coopération avec le chantier. Cette petite industrie trouvera emploi aussi en dehors du chantier.

-Comment pourra naître un nouveau chantier ?
La naissance du chantier devra être soutenue au niveau du gouvernement avec des investissements dans l’infrastructure, avec la politique fiscale et assurant la charge du travail militaire et marchand jusqu’au chantier, avec l’aide d’un partenaire qui sera capable d’attaquer le marché extérieur qui se présente attractif grâce à la potentialité algérienne
-Pourquoi un partenariat avec Fincantieri ?
Fincantieri est le plus grand constructeur naval d’Europe (neuf chantiers en Italie et quatre aux Etats-Unis), son expérience plus que centenaire de gestion directe de ses chantiers lui permet de concevoir des chantiers au plus haut niveau d’efficacité. Fincantieri est une organisation efficace et expérimentée qui suit les règles de la qualité assurée. Son portefeuille de produit couvre tout domaine naval. Ses bureaux techniques comptent en Italie plus de 1000 techniciens. Fincantieri a une grande expérience dans la formation technique et le transfert de technologie dans le domaine international.
-Quelles devraient être la localisation et la dimension du chantier ?
Le site idéal pour un nouveau chantier devrait être protégé de la mer, avec un bon accès, à proximité d’un grand port, d’une zone industrielle et d’une zone urbanisée. La dimension du site devrait être de 300 000 m² environ, avec1000 m de quai et une cale de construction (210 m), plus une autre de réparation (310 m).

-En quoi le chantier pourra-t-il influer sur l’industrie ?
La force de travail du chantier est estimée à 1200 ouvriers et 300 employés, plus le travail d’un pôle de sous-traitance formé par des petite et moyenne industries. Ce pôle sera capable de donner au chantier un apport de main-d’œuvre d’au moins la moitié des heures travaillées directement dans le chantier. Le pôle de sous-traitance sera formé par des entreprises à technologie spécialisée ou par des entreprises artisanales évoluées qui seraient formées aussi par les sous-traitants de Fincantieri et qui acquerront des capacités qui leur permettront de travailler aussi dans d’autres domaines industriels. Ces entreprises seront capables de fournitures complexes dans des domaines tels que la conception et l’intégration ; les installations ; les essais et mises en service ; les systèmes mécaniques et électriques ; les services hôteliers, etc.
Mahmoud Mamart
el watan : le 28/11/2011

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