Tipasa : production du 1er catamaran de Bouharoun


El Watan : le 17.12.16

Le partenariat (51/49 %) conclu au mois de février 2015entre l’EPE/ Ecorep et le groupe français Piriou, vient d’aboutir à la construction du 1er catamaran.

L’embarcation en aluminium, d’une longueur de 17m et d’une largeur de 6,20 m, est équipée d’une grue d’une capacité de levage de 1,3 tonne avec une prise d’une longueur de 15 m. Le prix de cette catégorie de catamaran varie entre 60 à 65 millions de dinars. Le partenaire français Piriou s’est servi des  plans des catamarans produits par ses chantiers à travers le monde, avant de concevoir un design adapté à l’aquaculture en mer en Algérie.

Selon Christol Eric, directeur général du chantier de construction navale de Bouharoun, le groupe français  Piriou construit aussi les catamarans « Wind-Farm », un engin destiné pour l’entretien des éoliennes en  mer et  les catamarans pour le transport des voyageurs, y compris pour les activités touristiques. 

Ce 1er catamaran se réalisera en 06 mois. Certes la technologie est complexe mais la construction du catamaran se réalise suivant le souhait de l’investisseur. Les universitaires et les ouvriers algériens à Bouharoun avaient  démontré leurs aptitudes dans ce domaine. « Il  suffit de maintenir le rythme de travail et les objectifs de production seront dépassés, les salariés viennent de le  prouver », reconnaît  le gestionnaire français.
Dans l’attente de l’extension du chantier de Bouharoun (Tipasa), la capacité du groupe Ecorep/Piriou se limite pour l’instant à construire au maximum trois catamarans par année, après le recrutement de 20 autres ouvriers. La production des embarcations petits métiers de 12 m à l’unité de Bouharoun est passée de 14 en 2014 pour atteindre en 2016 un nombre de 50 embarcations, « toutes livrées », précise Eric Christol. 

A présent, l’entreprise algéro-française est en mesure de doter les fermes aquacoles en mer du catamaran de Bouharoun. C’est un outil qui s’inscrit dans le processus du développement de l’aquaculture en mer, d’autant plus que la maintenance et la réparation des catamarans sont assurées par le groupe Ecorep/Piriou. L’idée d’alchimie engagée par ce partenariat algéro-français  vient de donner ses fruits.
Le programme de l’aquaculture en Algérie s’annonce prometteur. C’est un créneau créateur de réelles richesses, si les actes suivront les engagements verbaux. Un investisseur algérien en aquaculture issu de la ville de Ténès (Chlef) vient de passer une commande d’un catamaran en aluminium pour l’aquaculture en mer d’une longueur de 17 m et d’un bateau support  pour l’aquaculture d’une longueur de  07,5 m, auprès de l’entreprise. C’est un précurseur qui s’est  engagé avec ses propres fonds. Sera-t-il encouragé par les pouvoirs publics ?

Un autre point qui demeure énigmatique. Il s’agit de l’acquisition, par le biais d’un avis d’appel d’offres international, d’un remorqueur de 70 tonnes par une entreprise publique auprès d’un constructeur naval français. Grâce à son expérience, sa  technologie, ses compétences et ses produits de qualité, Piriou, constructeur naval  de notoriété internationale, avait livré quatre remorqueurs qui  sont opérationnels au niveau des ports algériens. Ecorep/Piriou  avait participé au dernier appel  d’offre dans le but de construire en Algérie le 1er remorqueur de qualité similaire que ceux construits  en France et livrés déjà par Piriou,  avec un coût  moindre, notamment en ces moments de crise économique.

L’opérateur algéro-français a été éliminé de la « course » par la société nationale. La construction du remorqueur en Algérie aura permis au moins, le recrutement, la formation et le transfert technologique au profit de notre pays. Patriotisme économique et défense des intérêts nationaux, où êtes-vous ?                                                                    

M’Hamed H

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