Le port de plaisance de Sidi Fredj « saturé »


Depuis trois ans, le petit port de Sidi Fredj n’arrive plus à faire face à l’afflux des bateaux de plaisance. « Pendant longtemps, les Algériens ont été privés de pouvoir s’acheter quoi que ce soit, aujourd’hui, ils se rattrapent », nous dit le directeur du port de Sidi Fredj, M. Hamou. Alors que le port de Sidi Fredj dispose de 400 places, plus de 600 bateaux y sont actuellement amarrés.
Le fait est que les responsables du port ont procédé à des travaux pour pouvoir accueillir plus de bateaux. « Il y a beaucoup de pression, nous sommes souvent dans l’obligation de refuser des demandes. Le port est saturé », se plaint M. Hamou, qui se dit dans l’obligation de refuser les demandes d’amarrage. M. Hamou se montre frustré de ne pouvoir offrir les meilleurs services aux plaisanciers. « Je voulais faire le raccordement à l’eau et à l’électricité, mais nous n’en avons pas les moyens. Des gens achètent un bateau à 3 milliards et ils n’ont même pas d’eau pour le laver », regrette-t-il. Et d’ajouter : « C’est l’un des plus beaux ports au monde, merveilleusement construit par Pouillon, nous devons travailler à le préserver. » Le port souffre d’ensablement. Les travaux de désensablement sont effectués tous les trois ans. Il commence à y avoir des petits yachts. Les tarifs d’amarrage dépendent de la longueur des bateaux. Trois fois rien. « Le port de la Madrague est quasiment vide. Il n’y a pas de commodités. De tout temps, les professionnels n’aiment pas se mélanger aux plaisanciers. Nous avons 15 à 20 demandes par mois. »
Le port de Sidi Fredj dispose de peu de moyens pour améliorer les conditions d’accueil. Le prix de l’amarrage des bateaux oscille, selon la longueur du bateau entre 994 DA et 4041 DA TTC par mois. « 33 % de notre chiffre d’affaires est destiné au port. C’est le montant de la concession. A partir de juin, nous allons appliquer de nouveaux tarifs, des augmentations de 10 à 20 %», nous explique-t-on. C’est en 2008 que l’achat de bateaux de luxe a affiché une montée spectaculaire. Les facilitations pour l’importation des embarcations de plaisance, en 2007, y sont pour beaucoup. Un scandale autour d’un trafic de bateaux de luxe avait alors éclaté, mettant en cause des importateurs faussaires et des douaniers qui ne déclaraient pas la valeur réelle des bateaux de luxe importés en Algérie.
El watan
18/02/2010

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