Accosté au port de Tipasa, un grand chalutier en bois, aménagé en navire de plaisance, attendant «les touristes», apporte sa touche dans l’activité touristique au chef-lieu de la wilaya.
Le secteur du tourisme navigue à vue dans la wilaya de Tipasa, en dépit des orientations des hauts responsables du pays. Il fait très chaud en cet après-midi de juillet. Une petite houle au large du port s’agite. Le navire tangue au rythme de la mer. «L’aménagement de cette embarcation a eu lieu en France», nous indique l’opérateur. Il n’y a point de bousculade à l’embarquement. «Une balade en mer d’une vingtaine de minutes coûte 400DA par personne adulte, nous explique cet employé, pour les enfants c’est gratuit», dit-il.
Le commandant de bord est penché sur son gouvernail, scrutant la sortie du port, animée par le va-et-vient des petites embarcations chargées de familles. Le patron du grand bateau de plaisance assis devant «son engin» observe un silence. «J’ai acheté ce bateau auprès de quelqu’un, nous déclare-t-il, l’acquisition n’a pas été faite dans le cadre du soutien à l’investissement, je l’ai acheté cash avec mon argent», commente-t-il. Natif de Bab El Djedid, «le vieux» est venu s’installer au port de Tipasa pour animer cette activité touristique qui n’est pas encore réglementée par les responsables locaux.
Des jeunes «agressent» poliment les familles qui se rendent au port de Tipasa. Ces «commerciaux» proposent des balades en mer aux familles avec des prix différents. Aucune mesure de sécurité n’est respectée dans leurs petites embarcations, acquises auprès de l’Ansej. L’activité initiale, la pêche, est abandonnée au profit de la plaisance. Pour se rendre jusqu’au petit port du complexe la Corne d’Or, il faut payer 1500 DA par famille, tandis que le prix d’une balade jusqu’à la grotte du Chenoua coûte 2500 DA.
Ces prix sont proposés par les jeunes, tandis que leurs camarades sont déjà installés dans leurs petites embarcations. La capacité d’accueil du grand bateau de plaisance est de 80 sièges. Il s’agit de chaises en bois clouées sur le navire. A l’intérieur, un petit groupe électrogène qui sert à faire fonctionner le réfrigérateur rempli de boissons et d’eau minérale.
Pour combler «l’attente», une musique brise le silence à l’intérieur du bateau de plaisance. «Nous proposons d’autres services, m’indique l’employé du navire, il s’agit des fiançailles, des anniversaires ou de rencontres familiales à bord. Nous partons au large, néanmoins tout dépendra du client, car le prix de la location s’élève à 18 000 DA/h, vous payez le double si vous restez 2 heures en mer, nous pouvons accueillir jusqu’à 80 personnes, il y a les toilettes aussi», conclut l’employé.
Cette nouvelle activité au port de Tipasa mérite plus d’attention, pour encourager les jeunes, mais dans un cadre réglementaire. Le patron du grand navire de plaisance nous précise : «Nous travaillons juste les 2 mois d’été, vous voyez, il n’y a pas beaucoup de monde. Peut-être cela va marcher dans les prochaines semaines, mais qui êtes-vous ?»
Sources : http://www.elwatan.com/regions/centre/tipaza/tipasa-des-balades-en-mer-non-reglementees-29-07-2017-349977_149.php