La construction navale fait son bout de chemin en Algérie et suscite de plus en plus d'intérêt de la part des opérateurs économiques.
Le marché est en plein essor car la demande nationale dans ce domaine est grande. D'ailleurs, en plus des nombreuses entreprises nationales qui évoluent dans ce segment d'activité, d'autre, étrangères, affichent un intérêt particulier pour ce secteur, à la faveur du programme mis en place par les pouvoirs publics à même de relancer le métier de la pêche. Car les potentialités dans ce secteur sont grandes et leur exploitation est en deçà des ambitions, voire des objectifs fixés. Plusieurs sociétés évoluent dans ce créneau important et se livrent une rude concurrence pour arracher des parts du marchés. L'entreprise Mediboat, spécialisée dans la construction navale, a été créée en 2005. Au service de la pêche et de la plaisance, elle a élit son siége social à Ain Turk à Oran. Plusieurs chantiers sont lancés, dont le premier à Oran, le second à Bouzedjar (Aïin Temouchent), le troisième à Koléa (zone industriel du Mazafran) et le dernier à Azzefoun, dans la zone d'activité de Tisi-Ouzou. Riche d'un effectif de 80 ouvriers polyvalents, d'un architecte navale et de 18 ouvriers spécialisés formés à l'étranger, pour ne citer que ceux-là, Mediboat a réussi à réaliser bon nombre de projets dans le cadre du programme de relance économique, dont 9 bateaux vendus à Mostaganem, 2 à Oran et 1 à Jijel.
La construction navale attire les jeunes promoteurs
Dans le cadre du programme de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ), 13 bateaux ont été fabriqués pour la wilaya d'Oran, 16 pour Tipaza, 2 pour Alger, 2 pour cClef, 4 pour Mostaganem, 2 pour Tizi-Ouzou et 1 pour Annaba. Pour le programme de la CNAC, 6 petits métiers ont été fabriqués pour la wilaya d'Oran, tandis que, pour le programme solidarité, pas moins de 45 unités ont été vendus à Oran, 60 à Mostaganem, 120 unités à Chlef et 40 unités réalisées pour Boumerdes. L'entreprise, selon son directeur général, Arabene Zoubir, a été montée sur fonds propres. ''Nous avons commencé à travailler dans l'espoir que l'état nous viendrait en aide, mais finalement, nous avons dû poursuivre l'aventure seuls, sachant que les besoins du marché sont importants'', nous dit notre interlocuteur. l'objectif, à travers la mise en place d'une telle entreprise, ''c'est d'enrichir le marché avec de nouveaux modèles, et de satisfaire la demande des professionnels et de la clientèle''.
La gamme des bateaux fabriqués va du simple 4.80 mètres jusqu'à 16 mètres, entre autres, des sardiniers, des palengriers et des bateaux de plaisance. Au sujet de la matière première utilisée dans la fabrication de ces bateaux, M. Arabene dira qu'''on recourt à la fibre de verre, résine qu'on achéte sur le marché national auprès d'importateurs''. Cette entreprise, faut-il le signaler, travaille à hauteur de 80% avec les disponibilités de financement mis en place au profit des jeunes, à l'exemple de celui de l'ANSEJ, et arrive à s'emparer d'une bonne part du marché. ''Nous sommes les premiers sur le marché'' n'hésite pas à direson directeur général, ajoutant qu'''il n'y a qu'à compter le nombre de bateaux sortis de nos chantiers''. Il en reste,selon lui,15 en fabrication dans les nombreuses unités implantées sur le territoire national, de longeur qui vont de 12 à 16 mètres.
Mediboat, même si c’est l’une de ses ambitions, ne fait pas encore dans l’exportation, car, faute de moyens et suite à des difficultés financières, elle n’arrive pas à satisfaire le marché national. «Il y a beaucoup de lenteurs dans les procédures bancaires et financières», explique son directeur général, qui ajoute néanmoins que «des efforts d’extension sont en train d’être consentis et d’autres investissements sont menés». De nouveaux produits sont également introduits, depuis 5 mois, sur le marché national, en l’occurrence des toboggans de différents modèles destinés aux parcs et jardins pour enfants. Concernant d’éventuels partenariats, M. Arabene nous apprend que son entreprise s’est transformée, en 2007, en groupe depuis qu’elle travaille en étroite collaboration avec la société française Acroplast. Quatre nouveaux modèles de bateaux, haut de gamme, pour la pêche et la plaisance sont fabriqués dans le cadre de ce partenariat.
Aresa International offre ses services
Ces deux secteurs sont attractifs et intéressent beaucoup d’opérateurs économiques, y compris des étrangers, qui commencent à s’installer en Algérie. L’exemple le plus palpable de cet intérêt manifeste est l’installation à Alger de la compagnie nautique espagnole Aresa International sous la dénomination de Groupe Sermar Algérie. L’annonce de l’ouverture de cette délégation a été faite, la semaine dernière, à l’occasion du Salon de la pêche et de l’aquaculture. Le président du Groupe Aresa international M. Oscar Lopez dira que l’objectif recherché est de fournir des services commerciaux à l’ensemble de la côte de l’Afrique du Nord. Il s’agit de la première délégation que la société espagnole ouvre en dehors de ses frontières, avec un investissement initial de 60 000 euros. Elle envisage d’augmenter son investissement en Algérie, avec l’expansion de son réseau. Dans un premier temps, ce groupe international compte offrir des services de qualité au profit des professionnels de la pêche et de l’aquaculture, aussi bien dans le domaine de la réparation navale que des conseils d’achat de nouveaux bateaux avant d’aller vers la mise en place d’un chantier naval à l’avenir, pour la construction de navires de tous types, jusqu’à 15 mètres de longueur. Il faut savoir qu’une quarantaine de bateaux fabriqués par le Groupe Aresa ont été achetés par des sociétés algériennes depuis le début des années 1980, et nécessitent, selon le président du Groupe «nos services après-vente».«Nous avons décidé de nous installer en Algérie, convaincus de ses potentialités dans ce domaine. Le développement économique que vit l’Algérie actuellement en fait un marché préviligié pour les entreprises espagnoles qui veulent étendre leurs activités», fera savoir M. Lopez. Le marché algérien de la construction navale est prometteur. Il reste encore vierge, selon les spécialistes. D’où un intérêt particulier des opérateurs économiques nationaux et internationaux.
Source: La Tribune
Par: Badiaa Amarni