Coupures d’eau et d’électricité, maladies à transmission hydrique (MTH), intoxications alimentaires, feux de forêt, hygiène du milieu, d’une part, et des eaux de baignade, d’autre part. Chaque direction de wilaya a fait, une fois de plus, son exposé relatif aux mesures prises pour la saison estivale.
Or, l’état réel de la situation montre le contraire, en dépit de ces réunions marathoniennes. Les «regroupements», selon des sources sûres, étaient marqués par la redondance. Il est inutile de s’étaler sur les nombreux points noirs qui empoisonnent le quotidien des citoyens et des estivants. Les travaux en cours à proximité du Mausolée royal de Maurétanie sont destinés à ouvrir les routes à partir de la voie express Alger-Cherchell, afin de faciliter l’accès au tombeau de la Chrétienne.
Le projet est inscrit depuis plus d’une décennie. Un restaurant avec une excellente terrasse est ouvert à la station-service de Abdelghani H. Celle-ci avait fait couler beaucoup d’encre durant sa construction.
Ce restaurant est livré à lui-même, à l’abandon, plus grave encore, il manque d’entretien, malgré ses potentialités. La sympathie des jeunes employés de ce restaurant ne suffit pas. Ils redoutent sa fermeture, c’est leur gagne-pain. Un parking et une aire de jeux pour les enfants sont utilisés judicieusement par les familles qui viennent du sud du pays et des wilayas lointaines. Elles passent leurs nuits dans cet espace sécurisé. Elles n’arrivent pas à dénicher un lieu pour leur hébergement ailleurs. D’autres familles aux moyens limités passent leurs nuits au parking.
Une autre manière de passer ses vacances et de goûter à la fraîcheur du littoral. Les capacités d’accueil sont limitées par rapport à la demande du marché durant l’été, à Tipasa. La voie express est trop fréquentée par les centaines de véhicules, créant ainsi des risques d’accidents mortels.
A Douaouda Marine, des monticules d’ordures ornent le paysage. Un piteux décor. Un citoyen rencontré sur les lieux dit : «Regardez, c’est la maison du chef de daïra de Fouka qui se trouve derrière vous. Il voit bien ces monticules d’ordures, c’est lui le chef, il n’a pas daigné donner des instructions pour nettoyer les lieux, les familles viennent dans les restaurants malgré tout, en ces journées chaudes.» Entre Douaouda et Fouka, les ordures polluent le tronçon routier du littoral.
La station de dessalement d’eau de mer (SDEM) de Fouka avait été érigée le long de cet axe routier. Des grappes humaines éparses sous leurs parasols occupent les criques. La mer est calme en cet après-midi du mois d’août. Les marchands de fruits et légumes jalonnent les abords de la route. Hélas, ils provoquent un embouteillage de véhicules. Les ménages s’affairent à acheter les fruits et légumes étalés à terre, à la merci de la poussière. Avant d’arriver à Tipasa, un champ en jachère est jonché de sachets en plastique de différentes couleurs.
Les représentants de l’Etat à Tipasa sont démunis, «impuissants» pour lutter contre ces déchets jetés en pleine nature. Des véhicules sont stationnés en plein champ. Des estivants regroupés à l’ombre de leurs parasols étaient accaparés par la couleur et le calme de la mer. Quelques jeunes, mal coiffés, torse nu, arrêtaient les véhicules, en essayant de soutirer illégalement 100 DA à d’innocents automobilistes qui empruntaient les sentiers, afin d’occuper un espace, pour se rafraîchir près de la mer.
Sous leurs parasols, des citoyens jouent aux cartes, savourent ces moments précieux. Leurs enfants à leur tour s’amusent. Les décharges sauvages sont devenues un fléau qui ne cesse de se propager en milieux rural et urbain. L’incivisme de l’être humain n’est pas étranger à cette pollution. Le tourisme ne rime pas avec un environnement pollué, ce qui semble le cas pour la wilaya de Tipasa.
Le wali, Bouchemma Mohamed, se contente depuis son arrivée à Tipasa de pérorer. La semaine écoulée, Seeal avait dirigé sa citerne remplie d’eau potable vers le domicile d’un commis de l’Etat «chanceux», afin qu’il puisse remplir sa piscine à Tipasa, au moment où des familles souffrent de pénurie d’eau dans plusieurs quartiers des communes de la wilaya. Le ramassage des ordures peine à maintenir la cadence dictée lors des «regroupements» au siège de la wilaya. Il y a des problèmes de vidange de fosses, en raison de du déficit en moyens matériels. Les risques de maladies et les odeurs nauséabondes polluent l’atmosphère. S’ajoutent à cette insalubrité, les feux de forêt qui avaient pris une ampleur considérable dans plusieurs communes de la wilaya.
Les incendies se déclarent dans les espaces forestiers privés. L’objectif de ces pyromanes consiste à agrandir les superficies de terre en faisant disparaître les forêts. Une surface avoisinant les 500 ha avait été détruite depuis le début de l’été 2019 par les flammes. Cette catastrophe avait entraîné la diminution drastique du patrimoine forestier à cause des actes criminels. Les éléments de la Protection civile et leurs homologues du secteur des forêts s’attellent à porter secours aux victimes, afin d’éviter les pertes humaines et à lutter contre les flammes pour atténuer la disparition des sites naturels.
Le mont Chenoua est cicatrisé par les «verrues». Les explosions des carrières avaient dénaturé le merveilleux site naturel. Elles ont fait disparaître aussi plusieurs espèces floristiques et faunistiques qui vivaient dans les végétations et les forêts de cette gigantesque et imposante montagne. Etrangement, l’aire protégée de Kouali, qui est gérée par une femme respectueuse de l’environnement, avait été accueillie depuis son début d’activité (après le 5 juillet 2019, ndlr) par moult harcèlements.
Un cortège de harcèlements. Ce lieu est devenu net, au sens propre du terme, depuis sa prise en charge par une femme algérienne qui a tenté une aventure économique dans le cadre du développement du tourisme. Sur instruction «voilée», son bureau enregistre bizarrement les visites d’inspection de plusieurs fonctionnaires bureaucrates de l’administration de Tipasa. Jamais, le lancement d’une activité d’un opérateur à Tipasa n’a connu autant d’inspections. Une façon déguisée pour faire fuir les personnes de bonne volonté qui veulent travailler dans la transparence, tout en créant de la richesse et de l’emploi. La gestion mafieuse à Tipasa n’a pas cessé, en dépit de la révolte populaire engagée depuis le 22 février.
Le complexe touristique Tipasa Village, métamorphosé à coups de milliards, est en voie d’achèvement. L’opérateur portugais a du mal à quitter les lieux. Une nouvelle expérience pour lui dans un complexe touristique. Tipasa-Village ouvrira prochainement ses portes, tout en offrant à ses clients une multitude de services aux normes internationales, selon son directeur général. Les deux autres complexes touristiques de l’EGTT, la Corne d’Or et Matarès, enregistrent une forte affluence. Les services offerts à leurs clients font débat. La station-service, mitoyenne à Matarès, située à la sortie ouest de Tipasa, est envahie par une longue file de voitures.
La pénurie de carburant pousse les automobilistes à patienter dans la file, avec l’espoir de remplir les réservoirs de leurs véhicules Le fameux ouvrage d’une longueur de 80 m, qui n’a pas été achevé par l’entreprise nationale Sapta constitue un énième point noir pour les automobilistes. Il sera achevé après l’Aïd El Adha, nous dit-on. Les instructions du ministre des Travaux publics du gouvernement Bedoui et de son prédécesseur n’ont servi à rien.
Même «les visites d’inspection» du wali, Bouchemma Mohamed, et de son prédécesseur n’ont abouti à aucun résultat, du moment que le délai de réalisation de cet ouvrage a dépassé trois fois le délai prévu initialement. Entamant le CW109, la Corniche du Chenoua, les vendeurs de matériels made in China, destinés aux estivants, qui empruntent la route pour aller au bord de la mer, occupent une grande distance le long de la route. Aucun mouvement de personnes n’est enregistré au sein de la STEP (station de traitement des eaux usées) du Chenoua.
Sources : https://www.elwatan.com/pages-hebdo/magazine/tipasa-lampleur-de-la-pollution-sauvons-la-mer-du-plastique-21-08-2019