Avec sa petite digue enfoncée dans la mer, qui fait office de frontière avec la plage mitoyenne de Trouville, St Roch, première localité dépendant administrativement de la commune de Aïn El Türck et peuplée d’une centaine d’habitants environ, enchante celui qui la découvre pour la première fois.
Surplombée par le Rocher de la Vieille et le Djebel Santon, sa forme en demi-crique fermée sur son flanc droit par le massif montagneux, offre un paysage unique, rendu presque irréaliste par les reflets de la dense végétation qui inondent la mer d’une couleur verdoyante qui va se mêler au fond marin rocheux.
En 1912, sur un terrain accaparé par Godefroy Bouisse, un colon de La Sénia, dont le nom a été donné deux ans auparavant à l’actuelle localité de Bouisseville, est créé le faubourg de Saint-Roch-sur-Mer.Inaccessible que par une seule voie sinueuse qui se prolonge sur plusieurs dizaines de mètres jusqu’en contre-bas, le faubourg de St Roch, est séparé de Trouville, l’actuelle «Les Pins», par un oued longitudinal asséché qui va mourir en contrebas.
Les pêcheurs à la ligne ou au fusil harpon, les jeunes gens bien branchés, et depuis quelque temps des vacanciers hors wilaya, ont jeté leur dévolu sur cette plage, qui se distingue par son calme, loin du brouhaha des autres plages populaires, fortement fréquentées. La configuration géographique, escarpée et rocailleuse, défavorisera fortement St Roch. Une défaveur qui continuera bien après, mais qui lui sera salutaire finalement, car elle gardera son cachet naturel, brut, même si plus tard des constructions en béton ont vu le jour, au côté des belles villas en bois ou taillées dans la pierre, aux toitures en tuile rouge. Un cachet aujourd’hui disparu dans la quasi-totalité des localités balnéaires de la commune de Aïn El Türck, sauvagement envahies par le béton.
C’est ce qui expliquerait, qu’à ce jour, l’affection particulière des anciens Aïn-El-Turckois, qui, de temps à autre s’offrent une journée dans cette plage, est toujours vivante. Pour ces derniers, se baigner à St Roch ou organiser une partie de pêche ou encore un «caldéro», une spécialité culinaire des marins faite d’un mélange de poissons, est un moment privilégié. C’est presque un pèlerinage que l’on accomplit avec humilité et ferveur.
Sources : http://www.elwatan.com/hebdo/magazine/saint-roch-une-plage-si-belle-et-si-secrete-12-08-2017-350810_265.php