ALGER - "Baba Merzoug", le plus grand canon de l’artillerie algéroise datant du 16ème siècle et transféré en France en 1830 par ex-occupant devrait être rapatrié à Alger en 2012, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, a confié à l’APS le président de la fondation Casbah.
Depuis sa confiscation par la soldatesque française, fraîchement débarquée à Alger, "Baba Mezoug" se trouve à Brest (France) où il a été transféré en 1882, après avoir été intégré au "patrimoine historique de la défense française", au tout début de la colonisation.
Pour M. Babaci, auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire d’Alger dont "L’Epopée de Baba Merzoug, le canon d’Alger" (Colorset, 2010), la restitution de cette pièce "mythique" d’artillerie est "presque une certitude" : " il (canon) reviendra à Alger", a assuré M. Babaci, suggérant que les négociations entre l’Algérie et la France pour la restitution du canon, propriété de la marine algérienne, étaient en bonne voie.
"Ce geste (des autorités françaises) contribuera au renforcement des relations d’amitié entre l’Algérie et la France", a estimé le président de la Fondation Casbah qui dit avoir "bon espoir" que la restitution du Baba Merzoug interviendra en juillet 2012, "à la faveur de la célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie".
Le canon Baba Merzoug que M. Babaci qualifie de "gardien d’Alger" et grâce auquel la ville d’Alger est restée une citadelle inexpugnable pendant trois siècles, est une pièce qui renvoie à l’histoire d’Alger au 16ème siècle, a-t-il rappelé, notant sa valeur symbolique, témoin d’un "passé prestigieux".
"C’est un canon unique dans son genre au 16ème siècle, sorti des ateliers de fabrication en 1542. Il résume trois siècles de la présence ottomane en Algérie et représente un pan entier de notre histoire", a encore estimé M. Babaci.
Ce passionné de l’histoire du vieil Alger a tenu à préciser que le comité de restitution du canon, créé en 1992, a réussi la collecte de plus de 8.000 signatures de personnes et personnalités de divers horizons et continue à s’agrandir.
Il a affirmé qu’après a voir consacré plus de 25 ans de recherches à l’histoire de ce canon, qui lui ont permis de rassembler tous les éléments constitutifs du procédé de sa fabrication, il a pu conclure que Baba Merzoug est l’ "ancêtre" des canons fabriqués à Dar EÆNhass (fonderie) d’Alger et, à ce titre, le joyau d’une industrie militaire "très avancée" de l’époque.
Chargé d’une histoire plusieurs fois centenaire, sujet quelquefois à polémique, le Baba Marzoug, rebaptisé par la France coloniale "La Consulaire", est considéré "partie intégrante du patrimoine historique de la défense française" depuis près de deux siècles.
La restitution par la France du fleuron de la marine algérienne d’avant la colonisation, a valeur, aux yeux de nombreux observateurs, de symbole pour s’engager sur la voie du renouveau dans les relations algéro-françaises, un demi siècle après l’indépendance et la fin de la colonisation française en Algérie.
sources : www.el-bahri.com