Pour la énième fois, Hocine Bellout, président du comité national des marins pêcheurs tire la sonnette d’alarme : « la faune et la flore marines est en danger en Algérie». Et pour cause « la mafia y opère en toute impunité en procédant avec des moyens de pêches très nuisible pour le milieu marin ».
Bellout dénonce ainsi et depuis voilà plusieurs années une mafia qui opère tout au long du littoral algérien, soit dans 31 ports de pêches et échappe à tout contrôle. « Une mafia qui possède un matériel sophistiqué » révèle-t-il. Dans cette « course » à la pêche, plusieurs espèces sont en voie de disparition.
Et si l’algérien ne consomme en moyenne qu’un gramme de poisson par an contre 10 kilos pour nos voisins tunisiens, cela est dû à l’une des conséquences graves de « la gestion maffieuse de la pêche ».
Le conférencier appuie ses propos « cette mafia opère à partir de 2heures du matin jusqu’ à 8 heures du matin. Cela lui permet d’échapper à tout contrôle » affirme le président du comité national des marins pêcheurs dans sa conférence organisée au siège de l’UGCCA, ce mercredi 2 janvier. Aux premières heures de la journée, ils vendent leurs marchandises aux poissonniers en spéculant. « Cette spéculation fait que les poissonniers vendent au marché de détail, les poissons très cher ».
Bellout énumère d’innombrables menaces qui guettent le milieu marin algérien. Conséquences d’une « gestion hasardeuse ».
Déclaration de Hocine Bellout, en marge de la conférence qu'il a animé ce mercredi 02 janvier:
À cause de de cette rapacité « même les dauphins ne sont pas à l’abri ». Ainsi affirme-t-il « pourtant l’Algérie est signataire de la convention de Madrid, cet être vivant est pêché insoucieusement. Pire on le pêche pour vendre son foie à 5000 da le kilogramme ».
Rapport après rapport soumis au ministère de la pêche par le comité des marins pêcheurs depuis 2005, « rien n’est encore fait. Les rapports sont consultés et juste après ils sont mis au tiroir » s’indigne H.Bellout.
« Le ministre de l’époque a promis en 2005 de former la police de pêche » rappelle Bellout. « Aucune promotion de police de pêche n’est sortie depuis» se désole-t-il. « Pourtant la formation ne nécessite que deux années » enchaine-t-il.
D’après Hocine Bellout « le ministère de la pêche actuel a montré sa volonté de solutionner les problèmes que nous lui avons soumis. Mais mêm le ministre affirme que la complexité des problèmes de la pêche lui échappent ».
En outre ,notre interlocuteur affirme que la marche décidée en avril 2012 n'a pas eu lieu car les rangs des marins pécheurs ne sont pas unis et que du coup "moi seul je ne peux rien contre les problèmes qui rongent le secteur de la peche".
Hamida Mechaï
el watan
le 02/01/2013