A l’issue des trois jours de travaux d’ateliers sur l’aire marine protégée du parc de Taza à Jijel, organisés la semaine dernière, nous avons profité de la présence du Dr Marina Gomei pour lui poser quelques questions sur la future aire marine protégée.
-Qu’a-t-on de concret pour démarrer ce projet ?
Il y a eu la première étape de démarrage pour lancer officiellement ce projet. Après juin 2009, les experts nationaux, en collaboration avec les étrangers, ont complété les études pour avoir les informations de base sur les données biologiques et socio-économiques de la région du parc national de Taza. Avec ces données et ces résultats en ce moment, nous avons finalisé toutes les études, nous sommes en train de terminer les rapports, à ce stade, il y aura la troisième étape. Premièrement, partager les résultats avec toutes les parties concernées, donc diffuser l’information. Après, à travers un processus fait par étapes, développer chaque partie du futur plan de gestion. Qu’est-ce que ça veut dire ? Identifier les objectifs, voir comment nous pouvons ensemble développer les stratégies de gestion, et après, comment nous pourrons améliorer la réglementation de toutes les activités humaines dans la mer. Ca sera la 3e étape qui sera lancée d’ici l’année prochaine.
-Les professionnels de la pêche ont montré une certaine inquiétude, qu’avez-vous à leur dire ?
Quand il s’agit d’une réglementation d’un espace terrestre ou marin, cela signifie qu’il faut mettre à jour la réglementation, peut-être la changer. Et quand il s’agit de secteurs économiques, cela signifie avoir un impact très fort sur les personnes, des familles avec des enfants. C’est clair qu’il y a des inquiétudes parce que bien sûr il y aura peut-être des restrictions. Le message, c’est que le parc ne veut pas prendre des décisions qui ne respectent pas les valeurs et les intérêts des uns et des autres. La stratégie d’aménagement des espaces marins prend en considération l’intérêt des parties prenantes. Bien sûr, il faudra discuter et négocier cela. Ce qui est important, c’est de faire une réglementation de la pêche de façon qu’elle soit durable pour le futur parce que les études ont déjà montré que la ressource halieutique diminuera de plus en plus, et le secteur économique sera menacé de façon sérieuse.
-Les experts qui ont étudié la future Amp soutiennent que la qualité des eaux demeure assez bonne, d’où pourrait provenir le danger, de la pêche ou d’autres chose ?
C’est une question clé. Le milieu marin, comme tous les écosystèmes naturels, est influencé par plusieurs facteurs : des facteurs humains, naturels, indirects, comme la pollution. Il s’agit d’un mélange, d’une interaction des menaces, ce n’est pas simplement la pêche. Nous ne pouvons pas agir sur les changements climatiques par exemple, mais en assurant un meilleur état naturel des écosystèmes, ils seront plus forts contre des menaces externes. Ca c’est une première partie. L’autre partie, c’est bien sûr la réglementation de l’impact négatif humain sur l’écosystème, ça ne veut pas dire interdiction.
Fodil S
el watan : le 02/10/2010