Originaire de Maghnia dans la wilaya de Tlemcen, Hidra Nasradine,
expert international en pêche sportive, est venu en Algérie passer
quelques jours de vacances. Il ne s’est pas fait prier pour aller
taquiner le poisson avec des collègues du côté de Honaïne. Agé de 43
ans, il pratique la pêche depuis l’âge de 10 ans
Il nous dira qu’il a débuté la pêche sportive de compétition quand il
avait 19 ans. Son palmarès est assez étoffé. Résidant à Lyon, il évolue
au Championnat de France. Hidra nous a égrené ses performances : «J’ai
été classé 1er au Championnat de France à Port-sur-Saône et 8e par
équipe en 2000. Puis, 4e au Championnat de France des sociétés à la
Marinière et 2e par équipe en 2010. Par la suite, à Randon, en 2011,
j’ai remporté
la 7e place au Championnat national et 4e par équipe.» Ainsi, chaque
année il participe à plus de 50 concours en France, toutes disciplines
confondues.
Cependant, il avouera qu’il pratique la pêche à l’anglaise et la pêche
au coup, mais qu’il excelle dans la pêche de la carpe à la canne, sa
spécialité depuis 2004. Volet
international, il nous a dit : «J’ai pris part à trois concours
internationaux en 2013. Au Milo Day à Milan, en Italie, j’ai obtenu la
2e place en individuel sur 180 pêcheurs et à Merida Master en Espagne,
je me suis positionné 6e sur 96 pêcheurs.» En tant qu’expert
international et conformément à son savoir-faire dans cette discipline,
nous lui avons demandé quelles sont ses impressions sur la pêche
sportive en Algérie.
Il nous a répondu : «J’ai découvert, grâce à des recherches
personnelles en 2008, qu’il y avait une émulation chez les pêcheurs qui
cherchaient à créer une fédération pour adhérer à la Fédération
internationale de pêche sportive (FIPS). J’ai tout de suite compris
qu’il y avait un engouement de jeunes et moins jeunes pêcheurs algériens
qui voulaient se structurer et passer de la pêche classique à la
sportive. Il faut savoir que la pêche est un art.»
Dans son analyse de la situation, il affirmera qu’il faut beaucoup de
patience dans l’entraînement et une connaissance approfondie des eaux
dans lesquelles les Algériens pratiquent ce sport. La première exigence
pour la réussite, il faut, dit-il «être capable de s’adapter ou de se
réadapter à des conditions diverses qui incitent les poissons à devenir
mordeurs». En 2012, Hidra a dirigé un séminaire de 2 jours à Tlemcen
pour dynamiser la pêche sportive en Algérie.
Patience
Cette rencontre a
été possible grâce au travail de Yazid Toufik, président de
l’Association nationale de la pêche sportive, de Aïssa Hmaïdi d’Alger
ainsi que des sponsors étrangers. Aujourd’hui, Hidra a un projet qui lui
tient à cœur, celui de regrouper 10 jeunes, de 14 à 21 ans, très
passionnés de cette discipline et qui devront être choisis suite à une
sélection nationale. Il nous a décrit les contours de ce projet : «Nous
formerons 3 catégorie de pêcheurs, à savoir ceux de la pêche en eau
douce, de la pêche au carnassier et enfin la pêche à la carpe batterie.
Puis, en mai 2015, les 10 sélectionnés participeront
à un stage dans la région lyonnaise avec les professionnel les plus
aguerris dans chaque discipline.» Hidra veut que ce projet aboutisse
pour que les 10 jeunes affûtent leur technique et leur savoir-faire
afin, qu’à leur tour, ils diffusent leurs connaissances dans les
différentes associations et écoles de pêches algériennes.
Enfin, Hidra nous dira : «Je veux sensibiliser les pêcheurs algériens à
pratiquer le ‘’no kill’’, soit pêcher et relâcher un maximum des
poissons qu’on a capturés afin de préserver l’environnement. Lors de mon
séjour en Algérie, j’étais triste de voir l’état de nos plages et ce
que la mer charriait comme déchets. Vraiment, nous ne pouvons continuer à
détruire nos richesses marines. Nous devons les préserver et les sauvegarder pour les générations à venir.»