Ecorep de Bouharoun: Projet de construction de deux bateaux remorqueurs en acier

L’entreprise portuaire d’Alger, relevant du groupe Serport a signé, jeudi 30 novembre, un contrat avec l’entreprise de construction et de réparation navales (Ecorep) de Bouharoun, wilaya de Tipasa, pour la construction de deux bateaux remorqueurs en acier d’une poussée de 40 tonnes chacun.

Ce contrat est consécutif à la conclusion, au cours du mois de novembre dernier, d’une convention-cadre entre Algerian General Mechanics (AGM), le Holding, dont dépend l’Ecorep, et le Groupe Serport.

«Le délai de construction des deux remorqueurs en acier d’une longueur de 28 à 30 mètres est de 18 mois», affirme Hamid Benderradji, président directeur général de l’Ecorep.

Les deux remorqueurs en acier en question, dotés d’une puissance d’attraction de 40 tonnes et d’une longueur atteignant les 30 mètres, seront les premiers du genre à être construits en Algérie.

Mieux encore, le staff dirigeant de l’Ecorep table sur un taux d’intégration de 70%. «C’est notre deuxième commande pour ce type de bateau après celle conclue avec la STH (Société d’exploitation des terminaux marins à hydrocarbures, filiale de la Sonatrach)», rappelle le même responsable. Et d’ajouter: «Le contrat avec la STH porte sur la construction de trois remorqueurs en acier de 8 à 12 tonnes de poussée et d’une longueur de 14 mètres. Deux sont déjà livrés et opérationnels au niveau des ports de Bejaïa et Arzew, alors que le troisième quittera nos chantiers d’ici la fin de l’année».

Fort de cette expérience, l’Ecorep compte optimiser le taux d’intégration, grâce à l’appui substantiel des autres filiales de l’AGM. «Le projet de construction des deux remorqueurs sera, non seulement le point focal d’un réseau national de sous-traitants, mais autour duquel orbiteront des star-tup et des chercheurs pour que l’innovation soit l’un des vecteurs de qualité», prévoit le PDG de l’Ecorep.

Pour lui, le projet transcende le seuil purement commercial. «C’est un défi national sous-tendant l’essor de la construction navale, et, partant, une valeur ajoutée pour l’économie nationale qui a pris le cap de la diversification», remarque-t-il.

Et de souligner: «Grâce à la franche volonté des hautes autorités à promouvoir le produit national et à accompagner l’industrie nationale, tous secteurs d’activités confondus, dont la construction navale, l’Ecorep est en passe de faire sa mue.» Pour l’Ecorep, le taux d’intégration est un invariable objectif dans le plan de son développement. «Pour les trois premiers remorqueurs en acier réalisés, le taux d’intégration a été de 60%. Il sera porté à 70% pour les deux nouvelles commandes», assure Adel Oudjit, directeur technique et commercial au niveau de l’Ecorep.

«Outre l’acquisition de la tôle marine de grade A du complexe d’El Hadjar, un produit qui a été importé lors de la construction des trois remorqueurs de la STH, nous comptons également passer commande auprès d’opérateurs nationaux pour d’autres matériaux et équipements entrant dans le cadre de ce nouveau chantier», confie Adel Oudjit. Il s’agit, entre autres, de la peinture, de câbles électriques, des aménagements intérieurs, voire même de groupes électrogènes. Naturellement, ces composants et produits doivent-être certifiés.

«Afin qu’il n’y ait pas un glissement sur les délais contractuels, nous prévoyons le renforcement de la cadence d’exécution par le système 3×8», projette-t-il. «Avec les mêmes caractéristiques et envergure, le coût de revient de la construction d’un tel bateau remorqueur est moindre par rapport à l’achat d’un bateau de l’étranger», compare Hamid Benderradji.

D’après lui, en plus du fait d’éviter une déperdition de la devise et la réduction de la facture, la réalisation de remorqueurs en Algérie, répondant aux plus exigeantes des normes internationales, ses revenus resteront non seulement en Algérie, mais profiteront à l’essor économique de ce créneau prometteur. Dans les chantiers de l’Ecorep, d’autres projets sont lancés ou en voie d’être achevés.

C’est le cas du bateau pirate commandé par un opérateur privé. «Le chantier de construction d’un thonier en fibre de verre de 42 mètres a été lancé il y a quelques jours. Le projet sera livré dans 18 mois»,indique Adel Oudjit qui rappelle qu’en plus de la construction de différents types de bateaux, dont des sardiniers, des plaisanciers, des chalutiers et de petits-métiers, l’Ecorep est spécialisée également dans l’entretien et la réparation navals.

Amirouche Lebbal.

Sources : https://www.horizons.dz/?p=50623

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