Au port de Zemmouri, entre autres, les marins pêcheurs ont dû entasser les 228 embarcations l’une contre l’autre, afin de permettre au plus grand nombre possible de bateaux d’accoster.
Les principaux ports de pêche de la wilaya de Boumerdès ne disposent plus de place pour de nouvelles embarcations. En effet, sur les trois existants, ceux de Zemmouri et de Dellys sont saturés, vu le nombre important de bateaux qui y accostent. Quant à celui de Cap-Djinet, il connaît des problèmes d’ensablement et de courants marins. Ainsi, les éventuels investisseurs dans le domaine de la pêche dans la région de Boumerdès n’ont plus la possibilité d’acquérir de nouvelles embarcations et de surcroît, ils sont condamnés à aller accoster leurs bateaux dans d’autres régions du littoral du pays ou changer carrément de créneau. Les quelque 4 800 marins pêcheurs de la wilaya de Boumerdès continuent à exercer encore cette activité, sur un littoral de 75 km, et ce, dans des conditions pénibles.
La circulation des embarcations est très difficile dans les ports, et de longues files d’attente se forment au retour de la pêche ce qui rend difficile le déchargement de la cargaison. À noter que sur 555 bateaux de pêche qui sont en activité, une grande partie est très vétuste. Ce qui représente 10% de la flotte exerçant sur le territoire national. La saturation des ports n’a fait que compliquer l’activité. C’est le cas au port de Dellys où sont accostés 226 bateaux. Un responsable de la direction locale de la pêche nous confie que cette infrastructure est saturée à 200% et ne peut plus accueillir d’autres embarcations.
Au port de Zemmouri, les marins pêcheurs ont dû entasser les 228 embarcations l’une contre l’autre, afin de permettre au plus grand nombre possible de bateaux d’accoster.
Ils sont contraints d’attendre pendant des heures avant de pouvoir décharger leurs cargaisons. Par ailleurs, le port de plaisance et de pêche de Cap-Djinet mis en service en 2016 et qui dispose d’une capacité totale de 115 embarcations, n’a pas été d’une grande utilité pour les professionnels de l’activité de la pêche, ceci en raison des défaillances techniques qui sont apparues peu de temps après son inauguration. Ce dernier a nécessité plusieurs opérations de dragage afin de dégager les quantités importantes de sable qui gênent les mouvements des bateaux. Par ailleurs, les courants marins provoquent des collisions des bateaux contre le béton du quai, ce qui endommage l’ossature des embarcations en question. Cette situation a contraint les propriétaires d’embarcations à quitter ce port qui se retrouve, aujourd’hui, presque vide. En effet, selon un professionnel de la pêche, des erreurs dans l’étude initiale du projet ont fait que la grande digue, censée protéger les bateaux, a été réalisée dans le mauvais sens, ce qui réduit son efficacité contre l’ensablement et les courants marins.
Sources : https://www.liberte-algerie.com/centre/les-ports-de-peche-satures-287395