Lors
de cet été 2014 plusieurs squales ont été aperçus sur les côtes
algériennes. Relayées par les facebookeurs algériens, les images ont
fait le tour du web suscitant curiosité et interrogations. Pour en
savoir plus sur plus
sur ce phénomène, la Rédaction Web de Liberté a contacté le docteur
Emir Berkane, responsable du pôle aquatique du laboratoire de recherche
de l’EcoSTAQ spécialisé en écologie des systèmes terrestres et
aquatiques. « Je citerai le petit requin griset d’Alger, en août, le
requin mako, à Oran, en Juillet, le requin pèlerin de 08 mètres à
Ghazaouet au printemps, un second Pèlerin en mars et un le plus
sensationnel d’entre tous, la vidéo d’un « probable » requin blanc
d’environs 06 mètres à Ghazaouet, dont la vidéo circule sur YouTube », a-t-il indiqué a propos des espèces qui rodent sur nos côtes.
Reste à savoir pourquoi ces squales ont été aperçus à proximité des côtes ? Notre spécialiste affirme que toutes
ces espèces sont endémiques à l’Algérie, soit qu’elles vivent sur les
côtes algériennes toute l’année et de façon naturelle. Il n’y a donc pas
invasion !
Ces
requins sont-ils dangereux ? Le responsable du pôle aquatique est
catégorique « Non, aucune attaque de requin n’a été rapportée en Algérie
à ma connaissance. Evidemment vous me direz et le requin blanc ?
D’abord le blanc a été observé très rarement en Algérie contrairement à
la Tunisie où il possède l’un de ses sites de reproduction entre le Cap
Bon (nord- est de la Tunisie, ndlr)
et la Sardaigne ainsi qu’entre les iles Kerkennah (archipel tunisien
situé à une vingtaine de kilmètres de la ville de Sfax, ndlr) et l’ile
de Lampeduse (Italie). Reste que c’est un animal qui jouit d’une
mauvaise réputation, surfaite, notamment à cause du film de Speilberg
« Les dents de la mer » ».
Pour
soutenir ses affirmations, le Dr Emir Berkane s’est appuyé sur la thèse
du Dr Hmida de l’université d’Alger « la plupart des requins sont
représentés en méditerranée, nous citerons pour l’Algérie , du plus
petit au plus grand : la
petite et la grande roussette, l’aiguillat, le chien de mer, la mako,
le renard, le requin gris, le griset, le requin taupe, le requin bleu,
le requin marteau, le requin blanc et le requin pèlerin, ajoutez à cela
bien évidemment toutes les espèces de raies qui appartiennent à la
même famille de cartilagineux, de la torpille à la manta en passant par
la pastenague ».
Les
eaux algériennes abritent donc plusieurs espèces de requins vivant en
profondeur et chassant au coucher du soleil et à l’aube. « Le fait que
certains spécimens s’échouent ou se retrouvent dans les filets est
simplement dû à l’impact humain sur la faune marine : la diminution du
poisson pélagique, les filets de pêche, la pollution, ingestion de sacs
plastiques…etc », affirme le docteur. Et d’ajouter que les nouvelles
technologies ont contribué à faire circuler l’information, et ce grâce à
internet et surtout à Facebook, "il y a toujours eu des échouages mais
l’information n’arrivait pas aussi vite qu’aujourd’hui où tout le monde,
ou presque, est muni d’un téléphone portable et d’une connexion 3G ou
EDGE ».
Toutefois,
on en sait peu sur la vie des requins en mers algériennes. C’est
pourquoi, le laboratoire EcoSTAq de Annaba, dont Emir Berkane est
responsable du pôle aquatique, a invité Francois Sarano, ancien plongeur
en chef de l’équipe Cousteau, et auteur du documentaire « les blancs de
méditerranée » en février 2015, pour animer une conférence, en plus de
la projection de son film. Une
série de plongées est au programme également, pour marquer le lancement
du projet de recherche sur les squales de la cote de Annaba à Skikda,
que le Dr Emir Berkane va piloter.
Sources : http://www.liberte-algerie.com/actualite/alerte-aux-requins-dites-vous-227863