Un incendie s’est déclaré dans la salle des machines du car-ferry El Djazaïr II, à quelque 18.000 milles d’Alger, semant un vent de panique chez les 700 passagers à bord. Sans cesser de lutter contre les flammes, avec les moyens matériels et humains de bord, le commandant du navire alerte les autorités navales, représentées par le CNOSS (Centre national des opérations de surveillance et de sauvetage en mer), afin de demander de l’aide. Présidé par le Service national des gardes côtes, relevant du commandement des forces navales, le “Comité SAR - maritime”, qui comprend des représentants de divers ministères (Défense nationale, Intérieur, Affaires étrangères, Santé, Transports, Finances, Postes et Tic), prend alors les choses en main. Tel est le contexte de l’exercice de secours et sauvetage SAREX 2010, organisé hier, au large du port d’Alger, par les forces navales de l’ANP, sous la direction du général Mohamed Guelmami, commandant de la Façade maritime centre, en présence de spécialistes américains et portugais invités.
Selon le lieutenant colonel Slimane Defaïri, responsable de la cellule de communication des forces navales de l’ANP, ce 13e exercice SAR de simulation est destiné à généraliser l’expérience acquise, tester les moyens matériels et humains en dotation, éprouver l’organisation des secours et sauvetage en mer, unifier les méthodes et procédures, réduire le temps d’intervention des sauveteurs et développement des réflexes chez l’intervenant, et enfin, permettre aux inspecteurs des gardes côtes de bien maîtriser les procédures relatives à l’enquête nautique.
Ceci dit, beaucoup de moyens matériels et humains ont été mobilisés par le comité SAR pour la réalisation de cet exercice de secours et sauvetage en mer, dont des vedettes très performantes, récemment acquises par les forces navales de l’ANP, notamment. Ainsi, après le SOS du commandant du car ferry, l’information est d’abord répercutée à travers les différents intervenants, lesquels sonnent la mobilisation, chacun en ce qui le concerne, des moyens nécessaires pour mener les opérations de secours. Un officier des forces navales est envoyé sur les lieux de l’accident, à titre de reconnaissance. Grâce aux données qui parviennent au CNOSS, les nouveaux remorqueurs de haute mer, sont dépêchés sur les lieux de l’opération et mettent leurs canons à eau à contribution pour refroidir les parois du navire, afin de faciliter les secours.
A bord du car-ferry, une trentaine de passagers blessés ou sous le choc sont mis dans les chaloupes du navire et transbordés sur les vedettes des gardes côtes afin d’être évacués rapidement vers les structures de soins mobiles de la Protection civile et du SAMU, implantées sur les quais du port. Alors que le car-ferry est remorqué au port, son commandant apprend que deux de ses marins manquent à l’appel. Un rapide calcul est fait pour savoir approximativement où la disparition de ces hommes s’est produite pour lancer ensuite les recherches appropriées, avec l’aide de l’aviation. En effet, dès que les naufragés sont repérés, un avion C 130 leur lance un kit complet de sauvetage, avant l’organisation sur les lieux d’une opération d’hélitreuillage des personnes concernées et leur évacuation sur les structures de soins à terre. Une enquête nautique sur l’accident couronne cette opération maritime menée de main de maître par les différents intervenants, à la grande satisfaction des représentants des médias, lesquels se rappellent encore du naufrage du navire Béchar au port d’Alger, il y a quelques années, à cause du manque de moyens matériels et humains de secours et de sauvetage.
Mourad A.
El moujahid